En s’attaquant à la vie d’Howard Hugues, Scorsese nous emmène dans un voyage aux confins de la folie.
Folie dans sa vision du monde. La devise « the sky is the limit » s’adapte vraiment au personnage. Toujours plus haut, toujours plus gros, toujours plus…tout. C’est passionnant de voir jusqu’à quel point nous nous prenons à l’accompagner dans sa folie.
Mais chaque médaille a son revers. Et celle de Hugues est noire, mais le noir ultime. Ses obsessions hygiéniques l’amènent à s’isoler de tous ceux qui l’aiment.
La réalisation est toujours à mi-chemin entre l’emphase et l’intimiste, Scorsese nous traînant dans son maelstrom filmique.
Jamais on ne s’ennuie tout au long des 160 minutes de la biographie, jamais on ne tombe dans l’hagiographie béate.
Les acteurs sont parfaits : Kate Beckinsale est majestueuse en Ava Gardner (elle a la beauté vénéneuse de la brune incendiaire), et Cate Blanchett emporte tout sur son passage en Kate Hepburn, femme dont la côté masculin va dominer Hugues.
Et évidemment, comment ne pas s’enthousiasmer de la prestation de Léo. Il est parfait, apportant une touchante émotion un peu enfantine à ce personnage bigger than life qui a tout pour être antipathique.
Il passe par toute les palettes : la colère, l’humour, la tourmente, la tristesse, et toute la scène de débat avec le sénat est juste exceptionnelle.
Un Scorsese majeur.